Les révélations de l’enquête d’utilité publique

50 m qui deviennent 91 m !
Il l’a dit, juré, craché, promis… Le maire s’engage à limiter la hauteur maximale sur l’Ile Seguin à 50 m. Ce qui permet de clamer haut et fort : plus de tours.
Mais lisez bien le texte du protocole d’accord soumis aux associations : 50 m au dernier plancher accessible… Autrement dit, je peux construire 5 à 10 m au-dessus du dernier plancher.
C’est ce que révèle bien l’enquête d’utilité publique en cours : le gros cube de stockage de Jean Nouvel, qui servira à entreposer les œuvres d’art s’élèvera à 55 m…
55 m d’accord, mais au-dessus de quoi ? L’enquête d’utilité publique le montre. L’Ile Seguin est constitué d’une berge, surmontée d’un socle, surmonté d’une base bâtie, surmonté « d’objets complémentaires ». Soit 4 strates de hauteur.

La hauteur de ce socle mesurée en indice normalisé NGF est de 36 m.
Et voici le pot au rose : la hauteur maximale se calcule à partir de la hauteur du socle !

Extrait des documents de l’enquête d’utilité publique
Le point haut s’élèvera donc à une hauteur de 55+36 = 91 m NGF.
Il est toujours difficile d’imaginer sans repère ce que signifie une hauteur. Pourtant sur ce site, il y a un repère naturel qui en fait la caractéristique : les coteaux de Meudon.
91 m, c’est la hauteur des coteaux de Meudon !
Les coteaux de Meudon, qui font tout le charme du site vu depuis la rive de Boulogne-Billancourt font exactement 89 m NGF.

Une muraille aussi haute que les coteaux de Meudon au centre de l’Ile
Et oui, pour caser ses 240 000m2 sur l’Ile Seguin, c’est une muraille de « 50 m dernier plancher accessible », soit la hauteur des coteaux de Meudon à 89 m NGF que le Maire de Boulogne et Jean Nouvel veulent ériger… Les riverains qui ont payé fort cher la vue sur les coteaux de Meudon apprécieront.
A force de maquettes sans références à l’environnement, à forces de chiffres tronqués « au dernier plancher accessible », à force d’oublier le socle élevé sur lequel seront construits les ouvrages, on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Plus de tour, mais une muraille de béton, entièrement consacrée à des bureaux, choix qui produira nécessairement des nuisances considérables en termes d’environnement et de circulation.
Une masse de béton totalement disproportionnée en hauteur par rapport aux immeubles du Trapèze, et des nouveaux habitants grugés qui auront acheté une vue sur le béton en lieu et place de la vue sur les coteaux de Meudon.
Ceci justifie tout à fait que 5 associations : Boulogne Environnement, AEBB, Intégrer Billancourt, Vivre à Meudon et le collectif « Vue sur l’Ile Seguin » aient d’ores et déjà refusé de retirer leurs recours contre le PLU afin d’obtenir une amélioration de ce projet toujours inacceptable.
Le collectif « Vue sur l’Ile Seguin » résume bien la position commune : « la densité 240 000 m2, c’est trop, la hauteur 50 m, c’est trop ! ». Surtout quand 50 m veulent dire en fait 91 m !
Les habitants du Val de Seine les soutiennent pour que ce ce site exceptionnel ne soit pas détruit à jamais.
Lire aussi :
Ile Seguin : un projet toujours inacceptable